mercredi 21 novembre 2012

Des fleurs mur à mur

7h 47 pm. La caissière me remet mon reçu. Je me laisse distraire par ses longs cheveux blonds et ses grands yeux d’un bleu hypnotisant. Elle me tend mon sac, mais je n’arrive pas à la quitter des yeux. Elle me fascine. Sa beauté si naturelle lui donne un air charmant. En sortant de la boutique, toujours aussi distrait par cette magnifique jeune fille, je me prends la porte au visage. Je me retrouve sur les fesses, avec un gros mal de tête. Elle ne peut s’empêcher d’esquisser un petit sourire rieur. Gêné comme si je devais faire une présentation orale devant des centaines de personnes, je prends mes jambes à mon cou. Non, mais il faut être idiot pour ne pas avoir vu la porte!
Dehors, il fait froid à s’en geler les os. Mais je n’ai pas le temps de m’en formaliser. J’ai une grosse nuit qui m’attend. Tout en marchant d’un pas rapide, je sors un petit bout de papier de mon sac. 42.07$ pour de la peinture! J’espère qu’elle va propager la joie, cette peinture, et pas seulement me rapporter des ennuis.
9h10 pm. Scrutant l’horizon pour être sûr qu’il n’y a pas de mes bons amis les flics, je me mets au travail. Du jaune pour cette brique, un peu de bleu pour celle-ci. Que de belles couleurs!
2h40 am. Il fait de plus en plus froid. J’ai les doigts bleus, tout comme les yeux de la caissière de tout à l’heure. L’odeur de la peinture me monte à la tête, mais ce n’est pas bien grave. Après tout, j’y suis habitué.
7h31 am. Un dernier détail ici, une retouche par là et je rentre à la maison.
7h37 am. La place est déjà très animée pour cette heure matinale. Les infirmières de nuit quittent leur poste pour laisser la place à celles de jours. Je monte au troisième. Les gens ne remarquent pas mes mains tachées de peinture. Mais dès que je pousse la porte de la chambre E-320, j’ai beau m’être lavé les mains trois fois, elle le remarque quand même. Ça doit être l’habitude. On peut voir dans ses yeux qu’elle n’est pas fière du tout. Sans me justifier, j’entre dans la chambre et je tire le rideau de sa fenêtre. Tout en constatant l’émotion naissant sur son visage, je lui glisse à l'oreille: «Elles ne sentent pas aussi bon que des vraies, mais je t’offre ce bouquet de 31 fleurs peintes cette nuit. Bonne fête, maman!»

Audrey Pageau

Sa source d'inspiration? Cette magnifique publicité de la compagnie pharmaceutique Pfizer:


Une histoire de mafia

Tony était un homme loyal à la famille Pagliani. Lorsque venait le temps de saccager ou de menacer, il était le meilleur.
Un jour, le grand chef du clan Pagliani vint le voir et lui demanda d'aller à la maison de sa femme afin de lui porter un cadeau: un bouquet de roses noires. Il accepta sans hésitation, surtout que Francesca, la femme du Don, était ravissante. Tous deux se voyaient d'ailleurs depuis quelques temps dans le plus grand des secrets. Si Don l'apprenait, cela en serait fini de la vie de rêve de Tony, de cette relation de confiance avec la famille Pagliani. Cela en serait aussi fini de lui, tout simplement. Mais il aimait Francesca plus que tout. Ainsi, cette occasion était une chance pour lui de la revoir. Il accepta et partit sur le champ vers sa dulcinée.
Lorsqu'il arriva à destination, il ne put qu'être estomaqué devant la beauté du manoir et devant l'infinie sécurité des lieux. Cette vision de rêve ne fit que s'amplifier à la vue de Francesca, magnifique à la devanture de la demeure. Elle était là pour l'accueillir, mais elle resta froide afin de ne pas éveiller les soupçons des gardes. Tony alla garer sa Ferrari Alonza devant la porte du manoir et embrassa la main de Francesca en lui disant qu'il avait un cadeau de la part du Don. À la vue du bouquet, elle prit peur, le laissa tomber par terre, courut vers le salon et éclata en sanglots. Tony la suivit et lui demanda ce qui se passait. Elle le pria de quitter sa vie et de tout oublier de leur amour, car sa vie était maintenant en danger. Dans leur mariage, l'envoi de roses noires signifiait que le conjoint avait pris connaissance de l'adultère et qu'il allait se débarasser du fautif. En apprenant cela, Tony se mit dans une colère noire et retourna vers sa Ferrari afin d'aller parler à Don Pagliani. Aussitôt Tony sorti, le manoir fut détruit par une violente explosion qui propulsa Tony dans la piscine. Ensanglanté, il perdit connaissance.
Tony se réveilla deux jours plus tard dans un hôpital, amputé de son bras gauche. En apprenant par la télévision le décès de Francesca, il hurla de douleur et de haine et jura de se venger de toute la famille Pagliani.
Une semaine plus tard, il fut sur pied, avec un faux bras à la place du moignon. La première chose qu'il fit à la sortie de l'hôpital fut d'aller à la tombe de Francesca où il déposa un bouquet de roses rouges, ses préférées.

Nicolas Verrier, groupe Bleu

jeudi 15 novembre 2012

Résumé de L'appel de l'ange, partie 1

Absorbée par la correction de vos travaux, j'ai eu bien peu de temps pour alimenter le blogue, mais voici mon retour en force! D'abord, mon résumé de la première partie du roman L'appel de l'ange:


À l’aéroport de JFK, à New York, quelques jours avant Noël, deux voyageurs font collision peu de temps avant de prendre leur avion respectif. Dans l’imbroglio, ils échangent par mégarde leur téléphone cellulaire et ne s’en rendent compte qu’une fois arrivés à destination. 10 000 kilomètres les séparent: Madeline vit à Paris, où elle tient une boutique de fleurs, et Jonathan est chef d’un bistro français à San Francisco. Tous deux, désireux d’identifier le destinataire du téléphone, se mettent à fouiller dans l’appareil de l’autre pour progressivement trouver des informations qui titillent leur curiosité. Madeline découvre le passé de chef déchu de Jonathan, tandis que ce dernier, mis sur la piste d’un mystérieux amant, démasque l’ancienne vie de Madeline comme enquêtrice à Manchester. Jonathan prend connaissance d’un dossier caché dans le téléphone de Madeline dans lequel sont consignés les détails pour le moins sordides du cas d’Alice Dixon, qui semblent avoir hanté Madeline. 

Voici aussi, en attendant de recopier vos meilleures rédactions, une image trouvée sur Facebook qui m'a fait sourire:
 

vendredi 9 novembre 2012

Un texte exceptionnel!

C'était en juillet. Tu sonnas à ma porte. Un rendez-vous pour notre première rencontre. Un souper au Bistro à Gogo. Je t'aimais déjà. Ce jour-là, tu déposas sur la table de mon hall d'entrée un bouquet de fleurs jaunes. Tu les avais soigneusement emballées.

C'était en août. Tu sonnas à ma porte une fois, puis une autre. C'était notre première dispute. Je t'ai boudé quelque peu et au troisième son de cloche, ne pouvant plus me retenir, j'accourus à toi. Ce jour-là, sur ma table à café, tu laissas un bouquet de fleurs rouges. Tu savais que j'allais te pardonner.

C'était en septembre. Tu sonnas à ma porte. C'était après un souper entre amis et plusieurs verres en trop. J'avais des marques sur mes bras, le type de marques teintées de jalousie, de rage et de honte. Ce jour-là, je ne t'ai pas ouvert la porte. Tu laissas sur ma véranda un bouquet de fleurs rouges. Tu étais désolé.

C'était en octobre. Tu avanças vers moi. C'était après m'avoir vue à la sortie des cours en compagnie d'un camarade de classe. Tu étais à mon chevet, mais je ne pouvais pas te parler. Des tubes sortaient de mon nez et de ma bouche. Ce jour-là, tu laissas près de mon lit d'hôpital un bouquet de fleurs blanches. Tu m'avais profondément blessée.

C'était en novembre. Ma famille et mes amis venaient de quitter. Tu fis quelques pas vers moi. Tu voulais me parler mais seuls quelques murmures étouffés finirent par s'échapper de ta gorge serrée. Tu déposas à côté de moi un bouquet de fleurs multicolores. Il était temps pour toi de me dire au revoir. C'était terminé. Ce jour-là, tu allais m'enterrer.

Marie-Claude Lebel, groupe Bleu