jeudi 13 décembre 2012

Mon top 5 des livres à dévorer entre deux bouchées de tourtière



Voici une sélection toute spéciale de romans (tous dispos à la biblio du cégep) pour vous divertir sans vous abrutir (parce qu’après avoir passé quatre  heures «scotché» devant Ciné-cadeau, il arrive qu’on ait envie de passer à autre chose…):Daniel Pennac-Au bonheur des ogres-La fée carabine-La petite marchande de proseC’est quoi? Une trilogie policière hilarante avec une galerie de personnages aussi atypiques qu’attachants.

Alexandre Dumas-Les Trois MousquetairesC’est quoi? Un roman d’aventure jubilatoire, raconté par un auteur qui manie la plume comme ses personnages manient l’épée. Du grand divertissement!
Stieg Larson-La trilogie MilléniumC’est quoi? Un roman policier haletant que vous aurez du mal à déposer (tant pis pour matante Agathe qui se plaint de ne pas vous voir assez souvent!).
Carlos Ruiz Zafon-L’ombre du ventC’est quoi? Une intrigue passionnante, un univers tout ce qu’il y a de plus romanesque sur fond de brouillard. Un voyage à peu de frais dans la splendide Barcelone!
Anna Gavalda-Ensemble c’est tout
C’est quoi? Une belle histoire d’amitié. Le destin croisé de quatre éclopés de la vie profondément attachants. Un «feel good book» comme on dit en bon français!
N'hésitez pas à commenter en ajoutant vos suggestions de lecture. Sur ce, je vous souhaite du plaisir à la pelle, et pas trop de neige à pelleter!

Ceci est un faux numéro

Cette fois, contrairement à ses habitudes d'homme rangé et posé, Ebling était décidé à aller voir au Pantagruel. Qui était cette femme à la voix envoûtante? Il savait très bien que les chances de l'approcher étaient minces. Il avait tant fantasmé sur cette femme qu'il était convaincu qu'il allait la reconnaître.

Il était 8h45 quand l'homme se gara dans le stationnement de l'hôtel. Il resta deux ou trois minutes assis à se demander s'il avait fait le bon choix. Il se décida à sortir de la voiture et entra dans l'hôtel. Il pensa soudainement à sa femme et à ses deux enfants. Cette pensée lui fit regretter un instant d'être venu, mais elle se dissipa aussitôt lorsqu'il vit une grande brune entrer dans la salle. Celle-ci portait une élégante robe rouge scintillante à fines bretelles. Ses cheveux étaient légèrement vagués. Elle avait de magnifiques yeux bleus soulignés légèrement par une ligne de crayon noir qui faisait ressortir ses iris saphir. Ebling resta figé à la vue de cet être descendu du ciel. Il la dévorait du regard quand il se rendit compte qu'il avait l'air ridicule. Il se ressaisit et alla prendre une table dans le restaurant de l'hôtel. Il s'assit et attendit patiemment l'arrivée de la supposée Carla.

Quelques minutes plus tard, la même ravissante jeune femme entra. Elle avait l'air de chercher quelqu'un au-delà de la trentaine de clients assis. Son regard se posa sur Ebling. Elle esquissa un sourire des plus radieux puis se dirigea vers l'homme, qui devint les joues écarlates.

-Enfin, te voilà, ricana-t-elle. Elle s'assit.
-Eh oui. Pourquoi aurais-je manqué une occasion pareille de ren... Eh, je veux dire de passer du temps avec une femme aussi splendide, dit maladroitement Ebling, surpris que ce visage angélique soit dirigé vers lui.
-Eh bien, mon cher Ralf, reprit-elle. C'est totalement fini entre toi et Katja?
-Oui, ne t'en fais pas avec ça, c'est une folle de toute façon...
-Je suis tellement contente que tu sois tout à moi!, s'exclama-t-elle.
La jeune femme avait le regard aussi brillant qu'un soleil de mi-juillet. Cela donna une réaction gênante à Ebling. Il dut rester assis pour faire baisser la pression.

Carla s'avança vers lui et l'embrassa. Des images apparurent soudainement dans la tête d'Ebling: deux hommes à l'allure massive le tenant pour l'empêcher de partir, puis la vie d'un autre homme défilant devant ses yeux, lui rappelant qui il était réellement. Son vrai nom n'était pas Ebling, mais Ralf Greifenberg. On lui avait fait perdre la mémoire pour des tests scientifiques et on lui avait donné une nouvelle vie. Elke était en fait une mère monoparentale dont le mari l'avait abandonnée depuis plus d'un an. Quant au téléphone, il avait simplement réactivé accidentellement certaines fonctions lors de son achat, d'où les appels destinés à Ralf.

Sarah Perron, groupe Vert

mardi 4 décembre 2012

Aventure

Après cette nuit-là, Ebling repensa à son rendez-vous au Pantagruel avec cette femme inconnue et décida de s'y rendre. Il arriva donc au restaurant à l'heure prévue, dit à l'hôtesse qu'il avait une réservation au nom de Ralf et s'assit devant cette parfaite étrangère. Il pensa alors qu'elle lui demanderait qui il était, mais étonnamment, elle ne dit rien.

Au cours de la soirée, il comprit que Ralf s'était inscrit sur un site de rencontres et que lui et elle s'étaient échangé leur numéro, sans plus. Il se débrouilla quand même assez bien pour lui faire croire que, comme tout le monde, il avait écrit de fausses informations sur lui à son sujet pour que la femme oublie qu'il ne ressemblait pas du tout à la photo et à la description de Ralf sur le site. Elke croyait que son mari était à une formation pour le travail à 6 heures de route et qu'il dormirait à l'hôtel. Ebling avait donc toute la nuit devant lui pour être avec cette femme. Étrangement, puisqu'il se faisait passer pour Ralf, il n'avait pas du tout l'impression de tromper sa femme. Il prit plaisir à la charmer et cela réussit assez bien puisqu'elle le ramena à son appartement pour passer à l'acte.

En plein milieu de leur folle aventure, le téléphone de la femme sonna. Le numéro de Ralf apparut sur l'afficheur. Ebling comprit alors qu'il était temps de partir avant que la femme ne devienne hystérique et que Ralf découvre qu'un homme se faisait passer pour lui. En sortant, il jeta son téléphone par terre et l'écrasa avec sa chaussure.

Élizabeth Dionne-Huneault, groupe Orange

Le secret

Ebling aimait bien prendre goût à ce jeu. Le sentiment de «voler» la vie d'un autre homme l'enchantait. Sa vie médiocre, la routine qu'il avait depuis des années, tout ça laissait enfin place au jeu et à l'excitation chaque fois que le téléphone sonnait. Il ne connaissait presque rien de la vie de Ralf, mais il était sûr d'une chose: elle était bien plus trépidante que celle de pauvre technicien qu'il menait. Il voulait que ça change. Et il voulait connaître Ralf!

 Il attendit plus de deux jours avant que le téléphone ne résonne à nouveau. Le coeur battant, la respiration saccadée comme celle d'un marathonien, il répondit:

-Allo?
-Ralf? C'est Benoît. Ça fait un bail!
-Oui, comment tu vas?
-La grande forme! J'ai entendu dire que tu allais être présent au souper bénéfice samedi?
Ebling hésita une seconde. Depuis plusieurs semaines, il prenait plaisir à se faire passer pour Ralf, mais avait-il envie de le jouer au point d'aller là-bas et de trouver la réponse à la question qui le hantait?
-Oui, bien sûr que j'y serai!, lança-t-il finalement. Pourrais-tu juste me redonner l'heure et le lieu du souper, s'il te plaît?
-C'est au Feu Follet, le grand restaurant chic au centre-ville. Sois là à 19h.
-D'accord. On se voit samedi, Benoît!

Aussitôt la conversation terminée, Ebling se laissa tomber sur le fauteuil. Il allait enfin savoir... Toute la semaine, il n'avait presque pas fermé l'oeil. Le grand moment arriva. Il enfila son plus beau veston et se dirigea vers le restaurant le plus réputé en ville.

18h50. Ebling était devant la porte, impatient de voir le fameux Ralf. Une grosse Mercedes noire se stationna devant la porte. Deux hommes en sortirent. C'est alors que le cellulaire se mit à sonner. Aussitôt, les deux grands gaillards se dirigèrent vers Ebling et avant même qu'il ne puisse bouger, il était assis à l'arrière de la Mercedes. Un homme aux cheveux poivre et sel le regardait.
-Alors, pour qui travailles-tu? Le FBI, la CIA, Interpol? Pourquoi tu te fais passer pour moi?
-C'est une erreur, monsieur, j'ai acheté un cellulaire et...
-Arrête de pleurnicher, je ne crois pas un mot de tes sornettes. On ne se moque pas ainsi du parrain de la mafia...

Jonathan Deschênes, groupe Rouge

lundi 3 décembre 2012

L'homme qu'il aurait toujours voulu être

Les doigts d'Ebling tremblaient. Il n'en croyait pas ses yeux. Ce qu'il venait de voir dépassait toute attente et de toute sa vie, il n'avait jamais été aussi angoissé. À la télévision, on parlait encore d'un réseau de la NSA qui aurait subi le plus grand échec de l'histoire des services secrets.

Un certain Ralf Baldwin, directeur de projet sur un coup prévu depuis des années, aurait abandonné le projet du jour au lendemain, ce qui eut des conséquences inimaginables. Cela aurait incité son frère, impliqué dans l'affaire, au suicide, causé le meurtre de son ex-femme, complice du cartel de drogue que la NSA essayait de faire tomber et, pour finir en beauté, aurait produit l'annulation d'un contrat de vente de plusieurs centaines de millions de dollars en minéraux servant à sauver l'économie des États-Unis.

L'accusé était présentement détenu à la prison de la ville de Worcestershire, en Grande-Bretagne, et serait transféré en Amérique pour un jugement qui, selon les médias, devrait être la peine de mort. Ralf Baldwin niait pourtant les faits en accusant son téléphone portable d'avoir été utilisé par un autre individu. Cette déclaration n'avait pu être validée à cause d'un manque de preuves.

Au moment même où Ebling se leva pour prendre son téléphone et contacter les médias, un bout de métal froid et dur de forme circulaire se pressa contre sa nuque. Tout ce qu'Ebling entendit avant de s'écrouler sur le sol fut ce qu'il aurait voulu entendre durant toute sa misérable vie: «Tu auras été la personne la plus importante sur ce projet, Ebling. Bon travail!»

Cédric Normand, groupe Bleu

mercredi 21 novembre 2012

Des fleurs mur à mur

7h 47 pm. La caissière me remet mon reçu. Je me laisse distraire par ses longs cheveux blonds et ses grands yeux d’un bleu hypnotisant. Elle me tend mon sac, mais je n’arrive pas à la quitter des yeux. Elle me fascine. Sa beauté si naturelle lui donne un air charmant. En sortant de la boutique, toujours aussi distrait par cette magnifique jeune fille, je me prends la porte au visage. Je me retrouve sur les fesses, avec un gros mal de tête. Elle ne peut s’empêcher d’esquisser un petit sourire rieur. Gêné comme si je devais faire une présentation orale devant des centaines de personnes, je prends mes jambes à mon cou. Non, mais il faut être idiot pour ne pas avoir vu la porte!
Dehors, il fait froid à s’en geler les os. Mais je n’ai pas le temps de m’en formaliser. J’ai une grosse nuit qui m’attend. Tout en marchant d’un pas rapide, je sors un petit bout de papier de mon sac. 42.07$ pour de la peinture! J’espère qu’elle va propager la joie, cette peinture, et pas seulement me rapporter des ennuis.
9h10 pm. Scrutant l’horizon pour être sûr qu’il n’y a pas de mes bons amis les flics, je me mets au travail. Du jaune pour cette brique, un peu de bleu pour celle-ci. Que de belles couleurs!
2h40 am. Il fait de plus en plus froid. J’ai les doigts bleus, tout comme les yeux de la caissière de tout à l’heure. L’odeur de la peinture me monte à la tête, mais ce n’est pas bien grave. Après tout, j’y suis habitué.
7h31 am. Un dernier détail ici, une retouche par là et je rentre à la maison.
7h37 am. La place est déjà très animée pour cette heure matinale. Les infirmières de nuit quittent leur poste pour laisser la place à celles de jours. Je monte au troisième. Les gens ne remarquent pas mes mains tachées de peinture. Mais dès que je pousse la porte de la chambre E-320, j’ai beau m’être lavé les mains trois fois, elle le remarque quand même. Ça doit être l’habitude. On peut voir dans ses yeux qu’elle n’est pas fière du tout. Sans me justifier, j’entre dans la chambre et je tire le rideau de sa fenêtre. Tout en constatant l’émotion naissant sur son visage, je lui glisse à l'oreille: «Elles ne sentent pas aussi bon que des vraies, mais je t’offre ce bouquet de 31 fleurs peintes cette nuit. Bonne fête, maman!»

Audrey Pageau

Sa source d'inspiration? Cette magnifique publicité de la compagnie pharmaceutique Pfizer:


Une histoire de mafia

Tony était un homme loyal à la famille Pagliani. Lorsque venait le temps de saccager ou de menacer, il était le meilleur.
Un jour, le grand chef du clan Pagliani vint le voir et lui demanda d'aller à la maison de sa femme afin de lui porter un cadeau: un bouquet de roses noires. Il accepta sans hésitation, surtout que Francesca, la femme du Don, était ravissante. Tous deux se voyaient d'ailleurs depuis quelques temps dans le plus grand des secrets. Si Don l'apprenait, cela en serait fini de la vie de rêve de Tony, de cette relation de confiance avec la famille Pagliani. Cela en serait aussi fini de lui, tout simplement. Mais il aimait Francesca plus que tout. Ainsi, cette occasion était une chance pour lui de la revoir. Il accepta et partit sur le champ vers sa dulcinée.
Lorsqu'il arriva à destination, il ne put qu'être estomaqué devant la beauté du manoir et devant l'infinie sécurité des lieux. Cette vision de rêve ne fit que s'amplifier à la vue de Francesca, magnifique à la devanture de la demeure. Elle était là pour l'accueillir, mais elle resta froide afin de ne pas éveiller les soupçons des gardes. Tony alla garer sa Ferrari Alonza devant la porte du manoir et embrassa la main de Francesca en lui disant qu'il avait un cadeau de la part du Don. À la vue du bouquet, elle prit peur, le laissa tomber par terre, courut vers le salon et éclata en sanglots. Tony la suivit et lui demanda ce qui se passait. Elle le pria de quitter sa vie et de tout oublier de leur amour, car sa vie était maintenant en danger. Dans leur mariage, l'envoi de roses noires signifiait que le conjoint avait pris connaissance de l'adultère et qu'il allait se débarasser du fautif. En apprenant cela, Tony se mit dans une colère noire et retourna vers sa Ferrari afin d'aller parler à Don Pagliani. Aussitôt Tony sorti, le manoir fut détruit par une violente explosion qui propulsa Tony dans la piscine. Ensanglanté, il perdit connaissance.
Tony se réveilla deux jours plus tard dans un hôpital, amputé de son bras gauche. En apprenant par la télévision le décès de Francesca, il hurla de douleur et de haine et jura de se venger de toute la famille Pagliani.
Une semaine plus tard, il fut sur pied, avec un faux bras à la place du moignon. La première chose qu'il fit à la sortie de l'hôpital fut d'aller à la tombe de Francesca où il déposa un bouquet de roses rouges, ses préférées.

Nicolas Verrier, groupe Bleu

jeudi 15 novembre 2012

Résumé de L'appel de l'ange, partie 1

Absorbée par la correction de vos travaux, j'ai eu bien peu de temps pour alimenter le blogue, mais voici mon retour en force! D'abord, mon résumé de la première partie du roman L'appel de l'ange:


À l’aéroport de JFK, à New York, quelques jours avant Noël, deux voyageurs font collision peu de temps avant de prendre leur avion respectif. Dans l’imbroglio, ils échangent par mégarde leur téléphone cellulaire et ne s’en rendent compte qu’une fois arrivés à destination. 10 000 kilomètres les séparent: Madeline vit à Paris, où elle tient une boutique de fleurs, et Jonathan est chef d’un bistro français à San Francisco. Tous deux, désireux d’identifier le destinataire du téléphone, se mettent à fouiller dans l’appareil de l’autre pour progressivement trouver des informations qui titillent leur curiosité. Madeline découvre le passé de chef déchu de Jonathan, tandis que ce dernier, mis sur la piste d’un mystérieux amant, démasque l’ancienne vie de Madeline comme enquêtrice à Manchester. Jonathan prend connaissance d’un dossier caché dans le téléphone de Madeline dans lequel sont consignés les détails pour le moins sordides du cas d’Alice Dixon, qui semblent avoir hanté Madeline. 

Voici aussi, en attendant de recopier vos meilleures rédactions, une image trouvée sur Facebook qui m'a fait sourire:
 

vendredi 9 novembre 2012

Un texte exceptionnel!

C'était en juillet. Tu sonnas à ma porte. Un rendez-vous pour notre première rencontre. Un souper au Bistro à Gogo. Je t'aimais déjà. Ce jour-là, tu déposas sur la table de mon hall d'entrée un bouquet de fleurs jaunes. Tu les avais soigneusement emballées.

C'était en août. Tu sonnas à ma porte une fois, puis une autre. C'était notre première dispute. Je t'ai boudé quelque peu et au troisième son de cloche, ne pouvant plus me retenir, j'accourus à toi. Ce jour-là, sur ma table à café, tu laissas un bouquet de fleurs rouges. Tu savais que j'allais te pardonner.

C'était en septembre. Tu sonnas à ma porte. C'était après un souper entre amis et plusieurs verres en trop. J'avais des marques sur mes bras, le type de marques teintées de jalousie, de rage et de honte. Ce jour-là, je ne t'ai pas ouvert la porte. Tu laissas sur ma véranda un bouquet de fleurs rouges. Tu étais désolé.

C'était en octobre. Tu avanças vers moi. C'était après m'avoir vue à la sortie des cours en compagnie d'un camarade de classe. Tu étais à mon chevet, mais je ne pouvais pas te parler. Des tubes sortaient de mon nez et de ma bouche. Ce jour-là, tu laissas près de mon lit d'hôpital un bouquet de fleurs blanches. Tu m'avais profondément blessée.

C'était en novembre. Ma famille et mes amis venaient de quitter. Tu fis quelques pas vers moi. Tu voulais me parler mais seuls quelques murmures étouffés finirent par s'échapper de ta gorge serrée. Tu déposas à côté de moi un bouquet de fleurs multicolores. Il était temps pour toi de me dire au revoir. C'était terminé. Ce jour-là, tu allais m'enterrer.

Marie-Claude Lebel, groupe Bleu

lundi 29 octobre 2012

Texte d'Alex Forget Lauzon, groupe Rouge

Tout a commencé lors d'une belle journée d'hiver. La température très froide et sèche m'a donné envie d'aller magasiner mon premier téléphone cellulaire. Lorsque je suis entré dans le centre commercial, j'ai fait la rencontre de plusieurs spécimens, mais aucun d'entre eux n'a été capable de me charmer. Après une longue heure de marche à travers toutes ces boutiques de téléphone qui n'en finissent plus, je suis finalement tombé sur toi, ma chère BlackBerry Bold 9780. Tu m'as envoûté dès ton premier regard. Tes boutons étaient tellement beaux. Ton écran m'a tout simplement fait craquer. Tu es devenue la chose que je désirais le plus sur terre. Ta douceur m'a carrément emballé lorsque je t'ai prise dans mes mains pour la première fois. Bref, tu étais le téléphone de mes rêves.

Par la suite, nous ne nous quittions plus d'une semelle. Peu importe où j'allais, tu étais là, dans ma poche droite. Tu me disais souvent que tu m'aimais en vibrant, ou tu me chuchotais plein de petits compliments lorsque tu sonnais. Cela me faisait parfois rougir.

Trois ans plus tard, j'ai profité d'un moment où tu étais fatiguée et où tu devais rester branchée à te reposer à la maison pour retourner au centre commercial. Bien malheureusement pour toi, j'ai fait la rencontre de Madame Iphone. Ce fut un coup de foudre instantané. Amoureux d'une autre, j'ai dû te laisser. Tu n'as jamais voulu l'entendre et c'est pourquoi je t'écris cette lettre.

vendredi 26 octobre 2012

Texte d'Alexandra Sirois, groupe Orange

«Comment j'ai appris une vérité troublante»
Je venais de terminer une journée normale, pareille aux jours précédents. Je me connectai sur Facebook et je jetai un coup d'oeil à mes notifications. Soudainement m'apparurent deux demandes d'amitié: celle d'un homme puis celle d'une femme. J'ouvris leur profil pour avoir plus d'informations. Ne reconnaissant pas l'homme qui m'avait fait la demande, je la refusai. Par la suite, j'ouvris celle de la femme. Une photo familière m'apparut: on y voyait une jeune femme tenant dans ses bras une petite fille naissante. Drôlement, la fillette me disait quelque chose.
Après quelques minutes de réflexion, je m'aperçus que la fillette en question était moi. Je décidai donc de communiquer avec l'inconnue. Elle me répondit quelques minutes plus tard en m'expliquant être ma mère biologique. Spontanément, je niai cette révélation et je décidai d'ignorer la réponse qu'elle m'avait écrite.
Plusieurs journées passèrent et certains éléments m'avaient paru étranges, comme le fait que dans ma maison, il n'y avait aucune photo de moi avant mes un an, ou seulement des photos de moi seule. Plus tard, j'expliquai tout à ma mère depuis le début de l'histoire. La journée même, elle m'avoua que la femme disait la vérité. C'est ainsi par Facebook que j'ai appris que j'avais été adoptée à l'âge de un an.

jeudi 25 octobre 2012

Marie-Claude Lebel, groupe Bleu

«Comment j'ai rencontré Pinocchio»

Il habitait à Montréal. Moi, je vivais à Trois-Rivières. Absolument tous nos week-ends étaient orchestrés afin de les passer ensemble. Un jour, je fis part à mon amie de mon projet de déménager chez lui.

-C'est beaucoup trop tôt! Après cinq mois, tu ne le connais pas assez! me dit-elle, d'un ton plutôt convaincant.

Par un après-midi enneigé, assises chez notre torréfacteur favori, nous nous sommes transformées en de parfaites détectives en herbe. Armées d'un chocolat chaud et d'un portable, nous devions trouver le mot de passe Facebook de l'amoureux afin d'en avoir le coeur net.

-D'habitude, les garçons sont assez simples. C'est probablement quelque chose du genre «guitare» ou «cochonne», me dit ma partenaire d'enquête en pouffant de rire.

Avec un mélange d'instinct et de hasard, j'inscrivis Balzak, le nom de son chien, dans la barre de recherche et du premier coup, cela en était fait. Son profil s'ouvrit.  J'étais figée. Je n'en revenais tout simplement pas! Je me mis à lire ses messages et plus je les lisais, plus le film d'amour que je vivais s'évanouissait, laissant place à une vision d'horreur. Cet homme que j'aimais et que je croyais connaître aimait de toute évidence s'amouracher de plusieurs filles en même temps. Les détails de ses soirées torrides me donnaient mal au coeur. Étais-je si naïve?

Évidemment, ce fut la fin de notre relation. Néanmoins, ce jour-là, avant de fermer mon portable et de quitter tristement le café, je pris soin de modifier le mot de passe du menteur et d'afficher à son profil son vrai visage et son nouveau nom: Pinocchio.

mercredi 24 octobre 2012

Texte d'Émile Guilbault, groupe Vert

Cher Tel,

Pour la première fois, je t'écris cette lettre pour revivre ce que j'ai vécu avec toi.

Est-ce que tu te rappelles de notre première rencontre? Moi oui. Tu étais là, dans le magasin, et tu me regardais en me suppliant de te ramener. Je n'ai pu résister à l'envie de te posséder et de te chérir. Je suis tombé fou amoureux de toi. Je t'ai amené à la maison dès le premier soir. C'était une grossière erreur. Dès que je t'ai montré à ma mère, elle est entrée dans une colère noire. Elle me hurlait que j'étais trop jeune pour ça et que tu allais me ruiner. À mon tour, furieux, j'ai tourné les talons et je me suis enfermé dans ma chambre. Trois jours plus tard, elle a finalement accepté notre relation. Cela a été le deuxième plus beau jour de ma vie, après celui de notre rencontre. Nous passions toutes nos journées ensemble et même nos nuits...

Puis est venu le jour de notre voyage en Gaspésie avec ma famille. Mon frère, un jaloux obsessif, avait un oeil sur toi. Lors de notre passage sur un traversier, mon frère n'a pu résister à son envie de t'approcher. Alors que je me trouvais sur la rambarde du traversier, il m'a sauté dessus avec la conviction de t'arracher à moi. Le choc a été si violent que tu m'as glissé des mains. Le temps s'est arrêté quand je t'ai vu passer par-dessus bord. J'ai pu me relever juste à temps pour te voir sombrer au fond de l'eau. Ç'a été le pire jour de ma vie, celui de ta perte.

Je dois abréger ici cette lettre pour me rendre à tes funérailles. Adieu, mon cher téléphone...

jeudi 18 octobre 2012

À toi...


Je t'ai longtemps résisté. Toutes mes amies te voulaient dans leur vie. Toutes étaient subjuguées par ta présence à leurs côtés. Toutes me parlaient de tes qualités exceptionnelles. Moi, je te regardais de haut, je l’avoue. Je trouvais mes amies un peu ridicules de céder à tes charmes si artificiels. Parfois, tout de même, je fantasmais en secret... Pourquoi elles, et pas moi? 

Puis, un jour, j'ai foncé. Je t'ai d'abord fait une toute petite place, bien soucieuse de garder ma liberté et mon indépendance. Après tout, j'ai quand même vécu 34 ans de ma vie sans toi! Très vite, sans trop que je m’en aperçoive, tu t'es immiscé dans mon intimité. Tu as d'abord connu mes amis, puis, tous mes petits secrets. Rares étaient les heures de ma vie éveillée où je ne désirais pas au moins te regarder même furtivement. Tu étais témoin des grands moments de mon existence. Toutes les nuits, tu étais à mes côtés. Fidèle.

Un beau matin, j’ai vu la réalité en face. J’étais accro à toi. Comme toutes les personnes que je voyais dans la rue et dont je méprisais jadis les comportements de dépendance. Chaque fois que j’essayais de te quitter ou de t’oublier un instant, un événement surgissait pour me rappeler l’évidence : tu m’étais désormais indispensable.

Maintenant, quand je repense à la vie que j'avais avant toi, je me dis que j’étais plus heureuse. Plus libre et plus sereine. Je ne sais pas si un jour, je pourrai te quitter pour de bon. 

mercredi 17 octobre 2012

Mon questionnaire légèrement indiscret...

Je me suis prêtée au jeu et j'ai rempli à mon tour le questionnaire. Voici mes réponses. J'ai aussi répertorié vos réponses qui m'ont marquée (sous le couvert de l'anonymat, bien entendu). En italique à côté de certaines de ces réponses, mes commentaires.


1. Un animal ou un objet qui me ressemble (et pourquoi) :
 Moi: Un amphibien manchot... Parce que je n'ai aucune espèce d'idée de ce que je pourrais répondre à cette question! 

Vous: Un ordi. Je sais tout faire, en autant qu'on m'indique comment le faire.
Un chien. Je peux être très fidèle, mais je peux aussi mordre!
Une encyclopédie car j'ai une mémoire infaillible. (Chanceux... T'as un truc?)
Comme un serpent, je suis timide et vicieux.
Un caméléon. Je me camoufle dans tous les milieux et j'aime passer inaperçu.

2. Où je m’imagine dans 10 ans :
 Moi: À faire le même travail avec le même enthousiasme, mais avec pas mal plus de rides... Heureuse avec des projets plein la tête et un fils aux portes de l'adolescence (ouch!).

Vous: À New York dans un grand cabinet d'avocat.
Directeur d'une compagnie.
Avec une femme, des enfants et surtout une voiture sport. (voici quelqu'un qui a le sens des priorités! ; )

3. Ma passion :
 Moi: Voyager dans des contrées exotiques, découvrir de nouvelles saveurs, être bouleversée par une oeuvre d'art... Je suis passionnée par les expériences qui choquent et me remettent en question.

Vous: Le ski ou la planche à neige.
Les voitures.
Les sports de toutes sortes. (vous êtes nombreux à être sportifs... C'est bien, ça, car vous allez développer votre nouveau muscle, celui du français!)
La psychologie humaine.

4. Ce que je déteste par-dessus tout :

 Moi: Les publicités qui nous prennent pour des tatas, et être mise en attente des siècles au téléphone pour régler de la foutue paperasse.

Vous: L'écriture et la grammaire (Ouf! J'espère que mon cours ne sera pas trop pénible!)
Les bas blancs. (en effet, c'est d'un chic fou!)
Rester assis.
Me faire poser des questions. (oups... j'espère que tu me pardonneras ce questionnaire indiscret!)


5. Ma conviction profonde :

 Moi: Pas grand chose dont je suis convaincue... Je ne crois pas que la vie ait un sens, mais j'essaie tout de même de profiter de chaque journée pour devenir meilleure.

Vous: Qui va va loin.
Un gagnant ne lâche pas. Un lâcheur ne gagne pas.
Avec les efforts nécessaires, le monde tend à devenir ce qu'on veut qu'il soit.
Vivre ma vie à la seconde près.


6. Mon plaisir coupable :

 Moi: Ce qui est gras et salé. En particulier une poutine, parfois à des heures indues!

Vous: Chanter sous la douche.
Un p'tit Jack Daniels en fin de soirée.
Manger du chocolat à en avoir mal au coeur.
Je préfère ne pas être coupable de mes actes.


7. La musique dans mes écouteurs :

 Moi: Le dernier The Black Keys, un band anglais qui s'appelle The Wave Pictures, le dernier Radio Radio, toujours un peu de Arcade Fire, Bon Iver, Fleet Foxes, Karkwa, Patrick Watson, PJ Harvey, Radiohead, Tom Waits... J'aime beaucoup la musique!

Vous: Vous avez été nombreux à écrire «De tout», mais je serais tout de même curieuse de connaître votre définition de ce tout!!! À la gang, vous couvrez à peu près tout le spectre musical, par contre. Du métal au R&B, en passant par le pop.


8. Le dernier film qui m’a marqué (e) :

 Moi: The Master, dernier film de P.T. Andersen, un réalisateur que j'aime bien.

Vous: Dérapage, le documentaire de Paul Arcand sur la vitesse au volant.
L'ombre de Shawshank. (à voir si ce n'est déjà fait, en passant!)
99 francs. (que je me promets de voir bientôt!)

 Mille mots.

9. L’émission de télévision que je ne raterais pour rien au monde :

 Moi: Je les rate toutes...et je n'ai même pas de télé à la maison, pour tout vous dire! Je suis par contre une grande fan des sites Netflix et Tou.tv pour me rattraper. Ces temps-ci, je regarde Tu m'aimes-tu et La galère et du côté américain, j'aime bien Breaking Bad. Et les Appendices. Hilarant!

Vous: Occupation double.
Dexter.
Dr House et Dr Who. 
Sport 30.


10. Un livre qui m’a plu :

 Moi: Dernièrement, Freedom, de Jonathan Franzen, un auteur américain de la nouvelle génération. Mais comme vous vous en doutez, j'aurais pu ici faire défiler une liste d'au moins un kilomètre de long!

Vous: Aliss de Patrick Sénécal.
Les fourmis de Bernard Weber.
Le grand cahier d'Agota Kristof.
Le parfum de Patrick Suskind.
(tous de très bons livres, en passant!)


11. Quelque chose ou quelqu’un que je ne voudrais jamais quitter :

 Moi: Mon petit bout de 2 ans, grand amateur de tchou-tchous et de pâtes alimentaires (au grand dam de sa maman qui aimerait bien qu'il diversifie ses intérêts!)

Vous: Mon amoureux-euse.
Ma famille.
Mon furet. (!!)
Mon cellulaire. (Ah! Ne sommes-nous pas nombreux à avoir cette dépendance?)

mardi 16 octobre 2012

La clairvoyance du web...

Au cas où vous la cherchiez, voici la vidéo que je vous ai présentée pour introduire le sujet sur lequel nous allons réfléchir tout au long de la session...

dimanche 14 octobre 2012

En venir à bout...

Si vous lisez ce message, c'est sans doute que je suis votre enseignante en français pour la prochaine session. À moins que vous y soyez tombé par pur hasard alors que vous cherchiez soit a) une recette de langue de veau, b) à vous débarrasser d'un bobo que vous avez sur le bout de la langue, c) aucune de ces réponses, mais internet étant ce qu'il est, on y trouve de tout et parfois un peu n'importe quoi!

J'ai décidé de créer un blogue sur lequel je vous accompagnerai dans le cours de Renforcement en français. J'y publierai vos meilleurs textes, je vous pisterai vers des liens pertinents (parfois même amusants!), je tenterai de créer une espèce de plateforme de discussion autour des sujets que nous aborderons. Ensemble, nous tenterons de venir à bout des difficultés que nous éprouvons avec la si belle mais si complexe langue française.

Pour l'instant, je ne sais pas trop où cette aventure nous mènera, mais je vous invite à me suivre!